L'effet rebond ou l'importance des comportements dans la transition énergétique

Rédigé par Kevin Sartor - - Aucun commentaire

Le progrès, la technologie... ne sont pas les seuls leviers d'action dans la cadre de la transition énergétique... et de mon point de vue, la technologie sera insuffisante pour atteindre les objectifs nécessaires à cette transition. Notre comportement et nos habitudes peuvent l'influencer de manière plus ou moins importante.

Une des définitions de l'effet rebond est la suivante: les économies d’énergie ou de ressources initialement prévues par l’utilisation d’une nouvelle technologie sont partiellement ou complètement compensées à la suite d'une adaptation du comportement de la société [REF].

 

Imaginons - pour une question de budget - qu'un logement soit chauffé à seulement 18 °C. Une fois isolé et rénové, celui-ci devrait (par exemple) consommer 50 % de moins grâce à l'isolation des murs, du toit,... Mais les occupants peuvent avoir tendance - puisqu'ils consomment moins - à augmenter la température pour améliorer leur confort (21 °C) et donc l'économie sera moindre qu'attendue. Cela dépend évidemment de nombreux facteurs et il est difficile de donner des chiffres généraux quant à l'effet rebond mais voici quelques sources [REF, REF2]. Cette étude explique qu'en Angleterre, en plus d'une modification du comportement des utilisateurs réduisant les économies attendues, une hausse de consommation du logement a été également constatée à cause de l'augmentation de la taille de celui-ci par des vérandas qui sont intrinsèquement moins isolées que le reste du logement.

C'est le même principe avec les lampes LED qui ne consomment soit disant "plus rien" (en réalité de 25 à 50 % du luminaire précédent). Dans ce cas, certains utilisateurs éteignent ces luminaires moins systématiquement qu'avec les lampes précédentes. Par ailleurs, dans le cas de bâtiments tertiaires (publics ou non), le relampage est soumis à des normes d'éclairement qui sont plus importantes qu'il y a 20 ans lors de leur construction. Dans ce cas, au lieu de placer un luminaire développant (par exemple) 100 lux par m², il peut être nécessaire d'en placer un développant 250 lux/m². Dès lors, bien que l'efficacité lumineuse du nouveau luminaire soit meilleure, une partie des économies prévues sont réduites par le changement de norme.

Je terminerais par un dernier exemple: la consommation par km.passager d’un avion a été réduite de 50 % entre 1990 et 2018 mais entretemps le nombre de passager à été multiplié par presque 4 impliquant plus qu'un doublement des émissions [REF]. Par ailleurs, l'évolution de l'amélioration entre 1945 à nos jours n'est pas connue mais vu l'évolution du nombre de passagers sur la même période

[REF]

il semble évident que l'augmentation du nombre de passagers n'a fait qu'augmenter nos émissions quelque que soient les réductions liée aux avions.

Comme quoi, il est important de faire attention à notre comportement, nos habitudes et les changer dès que possible pour réduire notre impact sur notre environnement! Apparemment, il faut de plusieurs semaines à plusieurs mois pour changer une habitude [REF, REF2], il est donc conseillé de s'y mettre dès maintenant.

 

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